Une prise de conscience

Ma première prise de conscience du manque de préparation de notre société, face aux évènements majeurs, date du 21 septembre 2001, avec l'explosion de l'usine AZF. J'ai compris assez brutalement, bien que n'étant pas touché directement, que mes concitoyens et moi-même vivions dans un environnement particulièrement exposé aux risques industriels, sans y être préparés... Et c'est un euphémisme !

Tout le Sud-Ouest de Toulouse impacté, 31 morts, 2500 blessés, deux zones commerciales détruites, les accès impraticables même pour les secours, les transports interrompus, l'eau courante interdite de consommation, les habitants confinés (la plupart sans la moindre réserve et sans possibilité de s'approvisionner)... 



AZF Toulouse. 2001. (C) AFP

Qui aurait pu imaginer se retrouver enfermé chez soi jusqu'à nouvel ordre, sans rien de plus qu'une bouteille d'eau et quelques conserves (dans le meilleur des cas) et dans le noir, tant nous étions installés dans une normalité bien confortable...

Mais le temps passe, on répare, on oublie, on s'enferme dans le quotidien... Jusqu'en juin 2005 : 1700 tonnes de produits toxiques partent en fumée, s'échappant d'une usine classée Seveso à Béziers. Le nuage passe sur Narbonne, Carcassonne, Castre, Toulouse (encore !). Plusieurs milliers de personnes confinées 10 jours... 10 jours !

A peine deux mois plus tard, un certain Ouragan Katrina, qui touche les USA, vient nous rappeler que Dame Nature peut se jouer de nous à une bien plus grande échelle : plus de 1900 morts et disparus, 141 000 sinistrés, 1 million de personnes déplacées, 18 états paralysés, un tiers des effectifs de Police en abandon de poste rien qu'à la Nouvelle-Orléans (Louisiane).

Et maintenant, une catastrophe majeure à Rouen, qui touche des centaines de milliers de personnes et dont nous ne mesurons même pas encore les conséquences sur la Normandie et les Hauts de France. 


Lubrizol Rouen. 18 ans plus tard, rien n'a changé. (C) AFP

Peut-être faudrait-il enfin que nous, citoyens, nous nous donnions enfin les moyens de surmonter de tels évènements, face à des pouvoirs publics parfois dépassés, paralysés et défaillants dans leur rôle d'information, de préparation et d'alerte des populations.

Comment ? 

Peut-être pouvons nous développer notre autonomie et notre résilience personnelle et la susciter chez les autres ?

Peut-être pouvons nous nous arrêter un peu et réfléchir ?

Pour nous questionner sur notre mode de vie, sur nos besoins essentiels et personnels et si nécessaire, sur les efforts que nous sommes prêts à consentir et/ou qui nous paraissent accessibles en terme d'investissement financier et de temps à consacrer.

Pour explorer notre environnement avec un regard éclairé, sans angélisme ni catastrophisme, afin de détecter les risques et les bouleversements éventuels auxquels nous-même et chacun de nos proches pourrait être exposé.

Pour trouver où se situe notre frontière personnelle entre la simplicité et le confort, ou  l'inconfort et une rupture grave de la normalité, sans envisager pour autant de sacrifier notre bien-être actuel.

Pour apprendre des techniques et des méthodes simples en vue de développer des réponses durables mais abordables à ces risques, mais sans vision anxiogène.

Pour acquérir la capacité de réagir et construire une véritable résilience, afin de ne pas s'effondrer en cas de dégradation ou de rupture de la normalité, quelle qu'en soit la durée.

Alors, au travail... 






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