Les jumelles

Un outil primordial sur le terrain : les jumelles


Réglementaires Modèle 1951 en 8x30, copie civile Manufrance en 8x32, les Proloisirs 10x50 de "Pappy" et les modernes Tasco 10x25 ou Bushnell 8x21.


Quelques généralités :

Sur les jumelles, on peut observer une mention de type "8x30" ou "10x50". Qu'est-ce que c'est ?

- Le premier chiffre correspond au grossissement. Plus il est élevé, plus on voit loin, mais plus ça amplifie le moindre petit mouvement.
- Le second chiffre correspond au diamètre des objectifs (les lentilles). Plus il est élevé, plus l'image sera lumineuse.

Utilité : 

Les jumelles, c'est pourquoi faire ? Ben, pour observer mon Capitaine !

Plus sérieusement, les jumelles ont 3 fonctions essentielles : 

1. Garder un œil sur son environnement :

Que ce soit dans votre "campagne" ou plus simplement dans votre appartement au 11ème étage, lors d'un scénario rouge, leur utilité devient évidente lorsqu'on perçoit qu'il se passe quelque-chose d'anormal à l'extérieur.
Elles peuvent aussi être utilisées à titre préventif : on observe régulièrement son environnement.

2. Reconnaître un axe de progression :
 
C'est un outil indispensable à toute progression sur le terrain, lorsque que l'on doit accomplir un trajet à pied dans un contexte dégradé.

Le but est de vous donner une "longueur d'avance" sur les éventuels "problèmes" qui peuvent survenir.

Lors de la progression, on doit marquer régulièrement des arrêts pour faire un point "topo", c'est à dire vérifier sa position et son écart éventuel par rapport à l'itinéraire choisi.

On en profitera pour vérifier "in situ" :
- Que l'accessibilité et la praticité de l'itinéraire déterminé sur la carte correspond bien à la réalité.
- Qu'aucune surprise ne nous attend, du genre barrage filtrant (une vieille habitude des manifestants français, reprise récemment par les "gilets jaunes").

Et cela, bien avant d'avoir le nez dedans.

3. Estimer les distances :

Avec un réticule stadimétrique :

Certains jumelles militaires comme le Modèle 1951 français sont dotées d'un réticule stadimétrique, qui permet d'évaluer la distance qui nous sépare d'un objectif en comparant la grandeur réelle d'un objet connu (la taille d'un homme par exemple) avec celle qu'il représente sur l'échelle graduée millièmes.

Exemple : 

- Un homme mesure environ 1,8 m.
- Sur l'échelle graduée des jumelles il mesure 2 graduations.

F = le "front", c'est à dire la hauteur de l'homme, en m.
M = l'angle, c'est à dire le nombre de graduations mesurées, en millièmes (1 millième = un front de 1 m à 1000 m).
D = la distance (en km).

On applique la formule F / M = D : 1,8 / 2 = 0,9 km, soit 900 mètres.


Jumelles françaises "HUET - Paris" -, 8x30 (grossissement 8, objectifs de 30 mm), Modèle 1951, et la "traditionnelle" bretelle bricolée avec une sangle "empruntée" à une musette de masque à gaz...

Avec une largeur de champ :

Sur les jumelles qui ne disposent pas de cette échelle graduée, on trouve souvent une information appelée "champ". C'est tout simplement l'angle M que fait l'image vue à travers les jumelles.

Soit il est affiché : "champ = 94 m à 1000 m". On sait que toute l'image observée fait 94 m de "front".

Soit il est affiché en degrés (1 dégré = 17,8 m de front). Pour un affichage "champ = 5.3°", on sait que toute l'image observée fait... 94 m ! (17,8 x 5,3).

Comment bien utiliser des jumelles ?

Il convient d'exploiter au mieux les performances de nos jumelles, tout en évitant les reflets parasites qui nous feront immanquablement remarquer.

On n'est pas à la plage. Dans un contexte dégradé, le but est de ne pas se faire repérer. N'oublions pas que nous ne connaissons pas la réaction éventuelle des individus ou des groupes que nous allons croiser. Alors autant les voir avant d'être vu, pour lever le doute.

1. Exploiter au mieux les performances :

Pour cela il faut éviter que la lumière ne rentre sur les côtés des oculaires (là où l'on vient coller ses yeux). La technique est simple : on oublie la méthode "Marcel" et on maintient les jumelles au niveau des oculaires, les mains en forme de pinces bien appuyées sur le visage. Nos yeux seront ainsi  protégés de la lumière ambiante.


2. Eviter les reflets :

- Eviter d'observer avec le soleil de face ! Si ce n'est pas possible, utiliser un "couvert" : se mettre à l'ombre.
- Placer un filet en mailles de camouflage devant les objectifs. On se rendra vite compte que ça ne gêne absolument pas l'observation.


Limites et précautions :

Les jumelles classiques ne permettent que l'observation diurne. La nuit, si le secteur observé n'est pas éclairé par une source de lumière extérieure, elles ne serviront à rien.

Notons quand même que plus le diamètre des objectif est grand, plus la lumière pourra y rentrer, plus on verra clair, même en semi-obscurité.

Ne jamais nettoyer des jumelles avec des lingettes imbibées d'alcool. Ce produit va détériorer les joints d'étanchéité. Utiliser un petit pinceau et un chiffon micro-fibres.

Quel modèle choisir ?

Dans notre contexte (déplacement à pieds, situation rouge), on doit privilégier :
- Le poids réduit : le moindre gramme transporté compte.
- Les dimensions réduites : on doit rester discret. Un modèle pliant c'est idéal.
- Les capacités d'observation de jour : pas besoin d'objectifs de grande taille.
- Un fort grossissement : qui peut le mieux...

J'ai porté mon choix sur les TASCO 10x25 (champ de 100m à 1000 m... Facilite les calculs). Elles sont moins compactes que les BUSHNELL 8x21 (un record !), mais grossissent plus.



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